Oyé camarades,
Comme promis, voici donc la seconde partie du pense-bête de l’auto-édition. Après avoir vu la partie «visible de l’iceberg», je vais aborder ici l’aspect moins connu et moins cool de l’édition. Mais si vous voulez vous auto-éditer, ces démarches/étapes sont INDISPENSABLES.
Je n’ai pas trop parlé de la bêta-lecture et des phases de correction. C’est également un passage obligé pour publier son livre. Mais étant donné que je compte rédiger un article entier sur la question, je vous en reparlerai à ce moment-là 😉
3 – Démarches administratives et protection de votre ouvrage
# Si je vous dis ISBN ?
Il s’agit du International Standard Book Number. En gros, c’est le code de votre livre. Il est indispensable pour la commercialisation de quoique ce soit via des plate-formes. Si vous ne voyez toujours pas ce que c’est, no problemo.
C’est grâce à ce numéro de série que le code-barres de votre livre pourra être créé (pour le format papier). Il permet à votre livre d’être identifié, il sera le seul à détenir cet ISBN, le rendant unique (mais il l’est déjà dans votre cœur pas vrai ? :D).
Pour une publication numérique via Amazon par exemple, l’ISBN n’est pas obligatoire. Cependant, je vous conseille malgré tout de vous en procurer.
Dans mon cas, je compte publier La Sève du Pouvoir en numérique ET en papier. Pour obtenir cet ISBN, rien de très compliqué, il suffit d’aller sur le site de l’AFNIL, de remplir un petit formulaire et de leur renvoyer. Attention, il faut un ISBN par livre ET PAR FORMAT. Un pour un fichier PDF si vous publiez en pdf sur un site, un pour le format ePub, un autre pour le format mobi, un pour le papier, etc. Chaque ISBN est unique et ne doit correspondre qu’à un et un seul format. Je vous conseille donc de commander suffisamment d’ISBN auprès de l’AFNIL pour ne pas avoir à refaire une demande de sitôt ou en catastrophe au dernier moment. J’ai moi-même fait cette demande il y a 15 jours. J’attends encore mes précieux codes qui ne sauraient tarder, je l’espère :p
# Maintenant une question légitime que se posent tous ceux qui ont ou qui veulent écrire un livre : comment éviter d’être victime de plagiat ?
Pour ceux qui l’ignorent, le plagiat est le fait de copier/voler autrui ou son bien pour en faire profit soi-même sans avertir l’auteur ou créateur.
Bien que rare, il peut être rassurant de savoir son ouvrage à l’abri d’esprits malveillants. Il existe différents moyens de protéger son livre (liste non exhaustive volontairement).
- S’envoyer un exemplaire papier de son roman par lettre recommandée et NE PAS L’OUVRIR, ce courrier fera foi grâce à la date d’envoi inscrite dessus.
- S’envoyer par mail le fichier de votre livre, c’est simple, gratuit et efficace. C’est également reconnu par la loi, contrairement à ce que l’on pourrait penser.
Pour ces deux méthodes, vous pouvez agir avant la publication de votre roman. Après tout, si vous avez terminé votre texte mais que vous comptez attendre avant de le publier, cela peut s’avérer utile «au cas où» comme on dit. Et même si vous voulez être édité par une maison d’édition, vous pouvez très bien avoir recours à ces envois. Ainsi, vous pourrez envoyer votre manuscrit aux éditeurs sans peur de vous faire voler votre texte.
Une fois votre livre publié, le dépôt légal s’impose. Si vous ne publiez qu’en numérique sur Amazon, le dépôt légal est automatique, vous n’avez rien à faire. Par contre, si vous publiez en version papier (que ce soit sur Amazon ou sur un autre site), vous devrez envoyer un exemplaire de votre livre à la Bibliothèque Nationale de France (BNF) pour qu’il y soit archivé. Une fois cela fait, plus aucun risque pour votre ouvrage, il est protégé !
# Contrairement à ce que l’on pourrait penser, protéger son oeuvre en utilisant le fameux «Copyright» n’est pas possible !
En effet, la notion de copyright n’est pas reconnue en France et si pourtant on voit très souvent ce symbole © dans les romans que nous lisons (français ou non d’ailleurs), c’est parce qu’il reste une mesure de dissuasion. En voyant ce symbole, tout le monde comprend que le livre est protégé. Donc prudence, mettre simplement le symbole au début de votre roman ne le protège pas officiellement. Pour cela, vous devez effectuer le dépôt légal comme expliqué ci-dessus.
Pour de plus amples explications et des articles infiniment plus détaillés, je vous recommande chaudement le blog de Fred Clementz, Ecrire et s’enrichir qui regorge de conseils pour l’auto-édition mais pas seulement : cliquez ici
4 – L’aspect technique
Voici donc à présent le côté le plus rébarbatif (pour moi en tout cas!) dans l’auto-édition.
Note : Pour un souci de précision, je tiens à signaler que dans ce chapitre, j’évoquerai uniquement Amazon et ses plate-formes de vente. Tout simplement parce que c’est le seul site que je connais suffisamment bien.
# Si vous comptez vous auto-éditer, il vous faudra donc connaître les sites sur lesquels vous comptez publier votre joli bouquin. Sur Amazon, il existe 2 plate-formes de ventes distinctes : Kindle Direct Publishing (KDP) et CreateSpace (CS).
KDP
Cette plate-forme vous permet de publier votre livre au format numérique.
Il vous faudra sélectionner votre couverture (à créer vous-même ou en la réalisant grâce à l’outil intégré de KDP), le fichier de votre livre, remplir les données de votre ouvrage (auteur, genre, etc.) et vous choisissez également le prix de vente.
Ce qui est important concernant le prix, ce sont les royalties que vous pourrez en obtenir. Pour un prix inférieur à 2,60€ HT ou supérieur à 9,70€, l’auteur touche 35% de chaque vente (environ). Pour un prix de vente situé entre 2,60 et 9,70€ cette redevance passe à 70%. Réfléchissez donc bien au prix que vous comptez définir. Fixer son prix pour avoir le meilleur retour financier n’est pas forcément judicieux, pour plusieurs raisons : si votre livre est très court, si vous jugez qu’il ne vaut pas plus de 2€ en numérique. Les acheteurs potentiels peuvent également se dire que le prix est trop élevé pour « ce que que c’est ».
À méditer donc.
Create Space
Comme vous vous en doutez à présent, CS se charge de publier les livres au format papier.
La mise en ligne est un peu plus complexe que pour KDP, il y a davantage de réglages et détails à définir (couleur du papier, format de votre livre, couverture, 4ème de couverture, ISBN, etc.). Je découvre actuellement la plate-forme et je dois dire qu’elle est assez complexe, demandant quelques rodages, d’autant que tout est en anglais. Mais pas de panique. Récemment, un comparse auto-édité a mis en ligne une vidéo tuto expliquant pas à pas la publication via CS. Elle me sert de support et nul doute que je la revisionnerai au moment de la publication de mon roman ! Merci encore à toi Jérémie 😉
Pour la visionner, c’est par ici : LIEN
# Mais ce serait trop facile s’il n’y avait qu’à copier votre fichier Word dans KDP et CS pour que votre livre soit prêt. En effet, pour chacun des 2 formats une mise en page particulière doit être effectuée. Et pour éviter de simplement répéter les conseils d’autres auteurs-blogueurs, voici leurs conseils que j’ai moi-même suivi.
Ebook, livre numérique, la mise en page conseillée par Fred Clémentz sur son blog :
Page 1 : couverture
Page 2 : page de titre
Page 3 : page de copyright/mentions/avertissements
Page 4 : éventuellement, page de remerciements
Page 5 : sommaire
Page 6 : éventuellement, préface
Page 7 : éventuellement, avant-propos
Page 8 : introduction
Page 9 : premier chapitre
Pour le cas du format papier, voilà le lien d’un autre article de Fred dans lequel il explique très clairement sa méthode : ICI. Et pour l’appuyer, vous pouvez également vous reporter à la vidéo tuto de Jérémie Lebrunet qui donne sa propre méthode pour la publication via CS.
À l’heure actuelle, je compte m’appuyer sur leurs précieux conseils avec quelques changements éventuels (notamment concernant le sommaire, que j’hésite vraiment à mettre). Peut-être qu’après publication de La Sève du Pouvoir, je reviendrai vers vous pour vous donner ma propre mise en page 😉
5 – Anticiper
Lorsqu’on souhaite s’auto-éditer, il est très important d’avoir toujours plusieurs coups d’avance. À chacune des étapes de création, vous devez anticiper la ou les suivantes.
Dans mon cas, j’ai contacté mon illustrateur pendant la phase d’écriture, j’ai également contacté mes bêta-lecteurs au même moment pour savoir si je pouvais compter sur eux plus tard.
Chose importante : informez-vous continuellement sur l’auto-édition. C’est un univers souvent méconnu et il est indispensable d’en apprendre toujours plus sur ses acteurs (distributeurs comme Amazon, FNAC, mais aussi les auto-édités). C’est ce qu’on appelle dans le jargon informatique faire de la «veille», c’est à dire se tenir informé de toutes les nouveautés dans un secteur particulier. Si vous ne voulez pas être perdus et noyés dans l’auto-édition, une veille constante est primordiale.
Pour continuer sur ma propre expérience, une fois l’écriture terminée, j’ai attaqué la phase de relecture au cours de laquelle j’ai pu recevoir la couverture réalisée par l’illustrateur. J’ai également préparé le terrain pour la phase suivante (bêta-lecture). Phase dans laquelle je suis encore aujourd’hui.
Pendant que mes chers B-L sont occupés à lire mon texte, je ne peux pas rester là à attendre sans rien faire. Je devais avancer de mon côté sur les petites choses tournant autour du livre.
- Résumé de 4ème de couverture et petite bio
- Finitions de la couverture
- Se rôder à la mise en page numérique et papier
- Commander mes ISBN
- Réfléchir à une date de sortie
Et oui, une date de sortie ! C’est quelque chose d’important évidemment et qu’il faut réfléchir en amont. Une fois, la bêta-lecture achevée, il me faudra entamer les ultimes corrections (qui débuteront en Juin). Puis mettre en forme les différents formats à publier pour enfin mettre en ligne ce fameux roman.
Il n’y a pour l’instant pas de date définitive mais je garde bon espoir de pouvoir publier La Sève du Pouvoir dans l’été.
Allez, si vous êtes resté jusqu’ici, vous méritez bien d’avoir la date provisoire de sortie du roman…
Le week-end du 23 et 24 Juillet 2016.
On ne s’enflamme pas, rien n’est encore fait et cette date est amenée à être revue en cas de souci de planning. Mais je suis motivé et je crois en ce projet. Depuis le temps que j’y pense !
Anticiper est donc très important si vous ne voulez pas que votre livre mette plusieurs années à sortir (et oui!). Vous devez vous constituer une base de «fans». Au début grâce à vos réseaux dits naturels : famille, amis, proches dans votre entourage. Et l’agrandir au fil des mois : blogueurs, auteurs auto-édités, lecteurs ayant les mêmes centres d’intérêts. Et pour ce faire, les réseaux sociaux sont d’excellentes armes. Avoir un blog est un plus non négligeable pour un auteur, Facebook et Twitter sont au moins aussi importants voire plus ! Créez-vous une page pro d’auteur et invitez vos connaissances à la rejoindre. Idem sur Twitter. D’ailleurs, le site de l’oiseau bleu est sur ce point plus performant que FB. N’hésitez pas à suivre d’autres personnes en lien avec le genre de roman que vous écrivez ou d’autres auteurs dans le même cas que vous. Au fil du temps, d’autres se mettront à vous suivre également. Attention à ne pas spammer vos followers avec 100 tweets par jour. Soyez réguliers mais pas agressifs non plus. La force tranquille quoi 😉
Pour preuve que Twitter est plus performant (dans mon cas) : ma page FB a recueilli 90 abonnés, mon compte Twitter a dépassé les 250 followers.
What else ?
Ensuite, si vous approchez de la sortie de votre livre, vous devez commencer à en parler autour de vous, par tous les biais que nous avons vu plus haut. Distiller des extraits, quelques indices, faire saliver les lecteurs potentiels ! Vous devez attirer son attention pour qu’il se dise «dès qu’il sort, je dois me le procurer !». Et plus la fameuse date approchera, plus votre marketing devra être incisif pour s’achever en bouquet final le jour de la sortie.
Je réfléchis actuellement à ce jour J et ce que je pourrais faire. Certains font des concours pour obtenir des goodies en plus de leur exemplaire de roman, pourquoi pas ? Seriez-vous intéressés par des «add-on» tels que des marque-pages à l’image du roman (et dédicacés !) et à d’autres choses ? N’hésitez pas à partager votre avis en commentaires !
On touche à présent à la fin de cet article. J’espère qu’il vous aura plu et que vous êtes plus que jamais motivé pour vous auto-éditer. Comme toujours, si vous avez des questions, n’hésitez pas à me contacter et si vous avez apprécié ce billet, vous pouvez vous abonner à la newsletter du blog (inscription ci-dessous) pour ne plus rien rater (promis, je ne spam pas vos boites mails!).
Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite une bonne continuation et à bientôt pour un nouvel article !
Denis Vergnaud
J’ai relevé plusieurs erreurs dans la partie 3.
Concernant le plagiat, les deux méthodes que tu cites n’ont pas de valeur devant un tribunal. Il faut faire intervenir un huissier pour être certain de « protéger » son manuscrit. Mais il n’y a pas beaucoup de jurisprudence concernant le plagiat… parce que personne n’ira plagier nos livres, certainement pas un éditeur (déjà qu’ils rechignent à les lire). Comme tu le dis, c’est une pratique très rare, et je pense qu’il faut être soit parano soit naïf (tomber dans le piège des sites qui proposent de « protéger » vos manuscrits moyennant finance), soit présomptueux (votre manuscrit est tellement génial qu’il sera forcément plagié), pour « protéger » son livre.
Si vraiment ce cas arrivait, le but serait de prouver d’avoir écrit un texte à une certaine date, pour prouver l’antériorité par rapport au texte contrefait.
Quant au copyright, effectivement, c’est une notion anglo-saxonne correspondant grosso modo à notre droit d’auteur. Le symbole © n’a pas de valeur juridique en France puisque le copyright n’existe pas dans la législation française. C’est pour cela que l’on trouve aussi la phrase « Tous droits réservés » sur les livres. Mais de toute manière, qu’il y ait le © ou non, un dépôt légal ou non, vos écrits sont déjà protégés par le droit d’auteur. Il n’y a aucune démarche à faire pour cela. À partir du moment où une œuvre est rendue publique, le droit d’auteur s’applique systématiquement, pour toute votre vie, plus 70 ans après votre mort.
Bonjour Jérôme,
À propos du plagiat, comme tu le dis, la meilleure façon de le protéger est de prouver l’antériorité de notre texte par sa date de création. Le mail et le courrier sont d’excellents moyens de le prouver (sans parler des fichiers existants sur son ordinateur…).
Pour ce qui est de leur valeur juridique, j’ai lu plusieurs sources attestant de leur usage en justice. Le numérique est de plus en plus utilisé lors de procès. Mais la plupart du temps, il n’y a pas grand risque de se faire voler 🙂
Effectivement, le droit d’auteur est là pour protéger nos oeuvres. J’ai mentionné le copyright simplement pour parler de son pouvoir de dissuasion 😉
À bientôt !
Denis.