Oyé camarades !
Lorsque l’on lit un roman de fantastique, de fantasy et parfois même de science-fiction, il est parfois agréable et utile d’avoir un support cartographique.
Quand l’univers nous est inconnu, quand les lieux cités sont méconnus ou tout simplement pour aider le lecteur à s’y retrouver, une carte est un élément qui peut vite devenir indispensable.
Personnellement, je suis vraiment attentif à la présence ou à l’absence de carte dans les romans que j’achète. Dans le Seigneur des Anneaux par exemple, J.R.R.Tolkien a fourni des cartes nombreuses et détaillées des différents recoins de la Terre du Milieu. J’adore ça ! Cela permet une immersion totale dans le récit et l’univers, et donne ainsi une profondeur supplémentaire à l’histoire.
Une carte. C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi, ça veut dire beaucoup 😉
Mais réaliser sa propre carte pour son roman n’est pas une mince affaire. On peut être une bonne plume mais un piètre cartographe, avoir quelques idées de géographie mais de là à dessiner soi-même les contours de continents fictifs… Dur, dur.
Je vais vous donner quelques pistes pour vous aider à créer votre carte en me basant sur mes propres expériences.
Déjà, première chose : l’argument « Ouais, mais j’suis nul en dessin, bla bla » est irrecevable. Et oui ! Pas besoin d’être un artiste pour avoir une carte tout à fait acceptable.
D’abord, si vous avez écrit (ou écrivez) un roman fantasy avec un monde qui vous est propre, vous avez peut-être déjà dû poser quelques lignes sur le papier ? Si ce n’est pas le cas, prenez un moment pour le faire. En plus d’apporter à vos lecteurs plus de clarté, c’est vous qui en serez bénéficiaire. Une carte, c’est un support visuel (en plus de votre plan scénaristique) supplémentaire pour vous, afin d’éviter de vous perdre dans des détails géographiques.
Couchez donc ce qui sera votre brouillon. Même si ce n’est pas parfait, ça reste un premier jet comme pour l’écriture. Vous pouvez en faire ce que vous voulez, gommer, recommencer, rayer, hachurer, griffonner dessus… L’important est de vous l’approprier pour qu’au bout d’un temps, cette carte devienne «légitime» dans votre esprit. Vous n’aurez plus besoin de vous dire «oui, bon alors cette carte…», elle sera votre «vraie» carte, le monde où vos personnages évoluent. Elle deviendra alors aussi authentique pour vous que celle de la France ou de l’Europe par exemple.
Ensuite, si vous envisagez de publier votre ouvrage, vous avez plusieurs solutions : vous avez votre carte dessinée à la main que vous aurez mis au propre, vous pourrez alors la scanner, la peaufiner sur un logiciel gratuit comme Photofiltre et avoir quelque chose de nickel que vous pourrez ajouter à votre roman sans problème.
Ou alors, vous préférez la réaliser sur ordinateur de A à Z. Encore une fois, plusieurs choix s’offrent à vous. Il existe bon nombre de logiciels gratuits ou payants pouvant donner satisfaction. Ceux que je vous liste ici sont ceux que j’ai pu tester, cette liste n’est pas du tout exhaustive.
- Gimp : logiciel gratuit offrant de belles possibilités. Voilà un lien vers un tuto très bien expliquant comment réaliser une carte «basique», ICI .
- AutoRealm : logiciel gratuit, assez simple (mais en anglais). Il permet entre autres de mesurer les distances sur votre carte (à cheval, à pied, terrain plat ou escarpé, etc.). Voici 2 vidéos tutos en français très bien faites qui sauront vous expliquer les rudiments, ICI. (lien plus disponible, je vous invite à consulter le lien ajouté en toute fin d’article).
- Campaign Cartographer 3 : logiciel payant (que j’ai pu tester), de loin le plus complet des 3 cités. Logiciel conçu pour la création de cartes de jeux de rôles type Donjons et Dragons, il existe de nombreuses fonctionnalités hyper cools, voilà un série de vidéos (anglais) expliquant toutes les fonctionnalités de base (une 15aine de vidéos quand même), la première ICI. Cela peut être rébarbatif au départ mais une fois l’apprentissage fait, CC3 est vraiment plaisant. Très bon rendu !
Après avoir testé tous ces programmes, je vous avoue que je ne sais pas encore comment réaliser la carte de mon roman. Peut-être à l’ancienne sur papier avant de l’épurer sur ordinateur. Je pense que c’est une bonne alternative. Voici quelques essais réalisés par mes soins sur les différents logiciels ci-dessus. À vous de juger 😉
Comme vous pouvez le voir, aucune version n’est véritablement terminée mais je pense m’y remettre sérieusement dans les jours/semaines à venir. Je dois profiter de cette période où mon manuscrit est en bêta-lecture pour avancer dessus.
Lorsque vous travaillez sur votre carte, il y a plusieurs choses à ne pas négliger.
- La cohérence : même si votre histoire se déroule dans un monde imaginaire, il est important de garder un minimum de cohérence géographique. Par exemple, l’emplacement des montagnes, l’origine des fleuves, ce genre de choses. Après, c’est un avis personnel et amener un peu d’originalité dans votre monde peut aussi être intéressant et ne gênera pas forcément le lecteur.
- L’échelle : si votre héros met 2 jours à traverser le pays, soit c’est un rapide (à revoir dans l’écriture), soit le pays est vraiment minuscule. Si c’est véritablement un petit pays ok, mais s’il ressemble à un royaume vaste, on va se poser des questions… Attention donc à bien calculer les distances.
Pour avoir une estimation, n’hésitez pas à vous renseigner sur internet. Il peut être intéressant de connaître la moyenne d’un homme à pied par jour. Suite à mes prospections, j’avais trouvé les données suivantes = un fantassin pouvait marcher 30 km/jour (c’est une moyenne évidemment), à cheval jusqu’à 40km/jour, les messagers eux changeaient de montures à chaque relais et pouvaient parcourir jusqu’à 200 km/jour ! Vous pouvez aussi varier ces données suivant le type de cheval (hongre, palefroi, destrier…).
Les voyages à bateaux ne sont pas à exclure, n’hésitez pas à consulter le site Lexilogos qui permet de convertir les distances terrestres et marines (1 noeud = 1.85 km/h, si les marins travaillent 15h/jour => environ 140 km/jour sur un navire de type cogue). Là encore, tous ces chiffres sont les résultats de mes estimations personnelles.
Rien ne vous empêche de faire vos propres calculs. En tout cas, je peux vous assurer que j’y ai passé un certain temps :p - La stratégie : et oui, les batailles ne se gagnent pas seulement grâce aux soldats mais aussi parfois grâce au terrain. Pensez à cela en regardant votre carte au moment d’écrire une scène de bataille. Si l’une des armées se trouve sur une colline surplombant l’ennemi, ses archers gagneront en portée, la charge de cavalerie aura plus d’impact, etc.
Cela peut vous permettre d’explorer une bataille sous un angle nouveau et très intéressant !
Pour conclure, les cartes de monde sont -selon moi- un plus non négligeable dans un roman. Je compte bien publier La Sève du Pouvoir avec une carte et pourquoi pas, plus tard réaliser une carte complète du monde où se déroule le récit. Car oui, la carte qui sera dans La Sève du Pouvoir ne montrera qu’une partie de l’univers. Une manière de garder un peu de mystère sur le reste et de donner l’envie aux lecteurs d’explorer ce monde un peu plus loin (et à moi aussi!).
J’espère que cet article vous aura plus, si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à me le faire savoir ! Et si vous avez réalisé une carte et voulez un avis objectif, je suis là.
Car oui, et encore oui, j’aime les cartes.
Parole d’un Voyageur.
PS : voilà en prime le site d’un cartographe amateur qui réalise régulièrement des cartes imaginaires en tout genre ! Bonne visite : CARTORIA .
EDIT JUILLET 2017 : publication d’un tutoriel pour créer sa propre carte de roman grâce à GIMP.
Découvrez le premier blog francophone entièrement dédié aux conseils de cartographie fantasy : Cartogriffe. Le lien est juste en-dessous.
Et bien j’aime pas du tout le rendu de CC3. Moi j’utilise Paint.NET, une sorte de GIMP light, après avoir dessiné ma carte à la main. Je ne connaissais pas AutoRealm, mais ça m’a l’air très bien. Merci.
Disons que CC3 a un rendu très « jeu vidéo ». Mais je pense qu’on peut modifier le rendu à sa sauce. Mon exemple n’est pas très élaboré et on peut tout à fait changer les couleurs. Paint.net a l’air sympa, je testerai à l’occasion. Tu as des exemples de cartes faites à partir de ce logiciel ?
À bientôt!
En fait, je viens de me rendre compte que pour ma carte, je n’ai pas utilisé Paint.net… mais Powerpoint ! J’avais vraiment tout fait à la main (et au doigt pour donner un effet dégradé autour des côtes), puis ajouté le texte avec Powerpoint.
Sinon, Paint.net, c’est vraiment comme Gimp et son système de calques. J’avais commencé à l’utiliser quand Gimp faisait planter mon ordinateur.
Je vois !
L’effet dégradé au doigt peut donner un effet très sympa 🙂
Coucou ! J’ai trouvé cet article super ! Et j’ai beaucoup aimé la carte réalisée sous AutoRealm (que personnellement je ne suis pas arrivée à maîtriser).
C’est marrant que tu en parles dans ta newsletter car il y en aura une dans la mienne cet après-midi… 😉
Pour Autorealm n’hésite pas à aller voir les tutos en français que j’ai mis en lien ils sont clairs 🙂
Cool j’ai hâte de recevoir ta newsletter !
Merci encore pour le compliment sur l’article 🙂
A bientôt !
Oui, j’ai bien noté tout ça, mais là je suis trop en retard en TOUT, pas possible ! 😉
Pour moi aussi les cartes sont importantes. Et pour m’aider à imaginer des stratégies, j’ai étudié des documentaires sur les batailles menées par Napoléon: il y en a en plaine, d’autres en montagnes, dans des régions très humides ou avec un fleuve au milieu, etc. C’est très instructif.
Bonjour Marie, ah Napoléon le stratège. C’est vrai qu’on peut également s’inspirer des batailles de jadis et des stratégies employées alors pour nos propres histoires. Cela ne les rendra que plus réalistes.