Rejoindre le NaNoWriMo : 6 arguments imparables

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Vous vouliez savoir si participer au nanowrimo valait le coup ?

Si la réponse est oui, alors voici mon avis sur la question. En 6 points, en réponse à mon article précédent où je tentais de prendre le parti inverse (contre le nano) et où les retours d’une majorité de lecteurs m’ont fait comprendre que ma petite blague n’avait pas fait rire à l’unanimité. Dommage. Petit historique personnel avec le NaNoWriMo donc avant de passer aux 6 arguments et en fin d’article, un cadeau pour ceux qui le souhaitent. Go ! 🙂

Voilà deux ans, je me lançais pour la première fois dans ce défi littéraire de haute voltige qu’est le National Novel Writing Month ou mois de l’écriture. Écrire 50.000 mots ou l’équivalent d’un roman, l’appât a de quoi allécher en effet et effrayer, encore plus. Jusqu’ici, je n’avais jamais terminé une histoire. Je n’avais jamais dépassé la page 15 de quoique ce soit. La peur m’étreignait. Avant de me lancer dans cette aventure (car c’en est vraiment une), je me suis procuré l’ouvrage « No plot ? No problem ! » du fondateur du NaNoWriMo, Chris Baty.

Et c’est là que me vint la révélation.

NaNoWriMo

C’était possible. Je pouvais réussir. Une fois ma lecture achevée, j’en étais convaincu, je pouvais écrire ces 50.000 mots en un mois et avancer comme jamais auparavant dans mon roman, le rêve de ma vie.

Alors pourquoi avoir descendu le NaNoWriMo dans mon billet précédent ?

D’abord, parce qu’essayer de passer de l’autre côté peut s’avérer instructif. Parce qu’en tentant de trouver des arguments contre sa pratique, j’ai pu souligner de manière encore plus poussée tous les avantages qui font, selon moi, du NaNoWriMo, un véritable moteur à tout auteur qui s’ignore. Et puis parce que ça m’amusait aussi 😉

  1. « La quantité, pas la qualité. » Oui, le concept même du NaNo veut que l’auteur privilégie la quantité et non la qualité. Pourquoi ? Baty le souligne dans son ouvrage, chaque auteur a en lui, un « éditeur intérieur », sorte de petit diablotin qui n’aura de cesse de vouloir réviser votre texte à mesure que vous avancez. Le NaNo doit être le moteur qui vous amènera à écraser cet éditeur, ou du moins à l’enfermer dans le coffre, le temps du voyage.
  2. Le NaNoWriMo n’existe pas qu’en Novembre. Dans la même lignée, il existe les NaNo Camp (Avril et Juillet) où le principe est le même mais où le nombre de mots est librement fixé par les auteurs, individuellement. Je n’y ai jamais participé mais je ne ferme pas la porte dans les années à venir.
  3. Beaucoup ont dans un coin de leur tête une histoire qu’ils aimeraient poser sur le papier. Parfois pour la publier, parfois pour le simple plaisir de l’avoir écrite. L’important réside dans l’impact psychologique que le NaNo peut avoir. Il galvanise, il encourage.
  4. Oui, le NaNo tisse des liens. Pas forcément des amitiés certes, mais il rapproche, il soude. C’est toujours plus facile de gravir une montagne à plusieurs qu’en solitaire. L’entraide, le support mental, la solidarité, les conseils, toutes ces petites choses aident l’auteur à faire un pas de plus vers la ligne d’arrivée. L’événement permet aussi de « souffrir » à plusieurs. L’auteur est sado mais pas maso.
  5. Quid de l’entourage ? Si on ne vit pas tout seul, ce n’est pas forcément évident de dire à son ou sa conjoint(e) : « Chéri, pendant 30 jours, je ne suis pas là ! » D’abord, il vaut mieux amener les choses en douceur, personnellement j’ai évoqué le nano avec ma compagne deux bons mois en avance, histoire de. Ensuite, il ne faut pas non plus fermer les écoutilles. Préparez votre mois en élaborant un planning conjointement avec votre moitié (cf. cadeau en fin d’article). En décidant ensemble, vous réduisez les risques d’embrouilles.
  6. Et après ? Le NaNoWriMo est d’abord un objectif, puis un moteur et enfin un tremplin. Pour ma part, en réussissant mon premier NaNo, je suis parvenu à boucler le premier jet de mon roman, enfin ! Après des années à gamberger, à reculer pour mieux me dérober. Le NaNoWriMo permet de se donner un bon coup de pied aux fesses quand on a peur d’avancer dans l’inconnu.

Depuis plusieurs années, le NaNoWriMo connaît un engouement croissant, réunissant plusieurs centaines de milliers d’auteurs autour d’une passion commune. Au-delà du simple nombre de mots à écrire, il y a un message que Chris Baty a voulu faire passer à travers ce projet littéraire : l’important, c’est d’écrire, de produire, d’imaginer, de réinventer. Chacun peut y trouver son compte : le tremplin pour boucler son livre longtemps resté inachevé, un moyen pour écrire régulièrement, une façon de sortir de sa procrastination, de cracher sur le papier/écran des mots qui veulent sortir depuis longtemps, écrire tout simplement.

écrivain nanowrimo

Il y a autant de NaNoWrimo qu’il y a de nanoteurs.

À l’instar d’autres défis littéraires (je pense notamment au Projet Bradbury de Neil Jomunsi), le NaNoWriMo est un événement recommandé pour tout jeune auteur qui souhaite s’aguerrir, s’améliorer et muscler son cerveau à l’exercice contraignant mais ô combien plaisant de l’écriture. Pour autant, rien ne vous oblige ensuite à publier ce roman. Maxime Duranté, fondateur de l’Attelage, en parle dans un excellent article à ce sujet, le NaNoWriMo ne doit pas être considéré comme un tremplin vers la publication en soi, mais bien un élément parmi d’autres dans la boîte à outils de l’auteur. Ce défi est d’abord là pour booster la créativité, pas pour pouvoir publier un roman dans la foulée.

Comme le dit très justement Marièke dans son article, qu’importe que vous n’arriviez pas aux 50.000 mots fatidiques, si vous bloquez à 40, 25, 10 ou même 5.000 mots, dites-vous que ce sont autant de mots que vous avez réussi à écrire. En vous retournant, vous verrez le chemin parcouru et avant que vous ne vous en rendiez compte, une année se sera écoulée et vous voudrez rempiler…

Voilà, j’espère vous avoir rassuré avec ce billet. Cette année, je participe au nanowrimo avec le tome 2 de La Sève du Pouvoir, vous pouvez me retrouver sur le site officiel du nanowrimo (par ici). N’hésitez pas à m’ajouter dans votre Buddies List ! Je fais partie de ceux qu’on appelle les « plotteurs » (ou architectes) à l’opposé des « pantsers » (ceux qui y vont « les mains dans les poches »). J’ai établi un plan structuré et détaillé de mon récit, lequel me servira de support et de point d’appui durant l’écriture. Et vous ? Plotter ou pantser ?

Pour me faire pardonner, voilà comme prévu un petit cadeau, que dis-je un double cadeau spécial nanowrimo.

D’abord un planning mensuel pour novembre afin de pouvoir noter/organiser/anticiper vos heures d’écriture pour chaque journée. Ensuite, un tableur que j’ai récupéré sur le site du nanowrimo (ou sur un des forums associés, je ne me souviens plus), il vous permet de tenir à jour votre décompte de mots, votre niveau de motivation et vous indique aussi le nombre de mots qu’il vous reste à écrire pour atteindre les fameux 50k mots. L’original était tout en anglais, je l’ai traduit. Le tout est aux formats standards.

Vous n’avez qu’à entrer votre adresse mail juste au-dessus pour les recevoir directement dans votre boîte mail (surveillez votre courrier indésirable, on ne sait jamais). Si les formats ne vous conviennent pas, contactez-moi par mail, je verrai ce que je peux faire 😉

Nous arrivons à la fin du voyage dans cet article. Dites-moi en commentaire si vous participez ou avez déjà participé au NaNoWriMo. Je serai curieux d’avoir votre ressenti ou votre retour d’expérience personnelle. Chacun vit le NaNo d’une manière différente et même si je défends le concept, il peut y en avoir qui auront eu une mauvaise expérience ou de mauvais souvenirs.

Débattons, échangeons, écrivons !

NOTE : Pour découvrir mon kit d’écrivain spécial NaNoWriMo, voici un autre article.


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Denis Vergnaud

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15 commentaires

  1. Ton premier article m’a bien interpellé ! ^^

    Mais pour le coup, je ne sais toujours pas si je vais participer. En soi, je suis d’accord qu’un tel défi permette de dépasser un stade qui nous bloque depuis pluiseurs années (à l’image de ta page 15, j’avais mon chapitre 4), car j’ai adapté le NaNo en faisant ce défi en solitaire pendant l’été 2015. J’ai partagé mes journées d’écriture pour avancer coûte que coûte dans le premier jet de mon roman et j’ai réussi à aller plus loin que je ne l’aurais espéré.

    Néanmoins, pour deux raisons, je ne pense pas que ce défi est fait pour moi. D’une, comme je te l’avais dit, la pression qui pourrait survenir à cause du NaNo, la peur de ne pas terminer, de se sentir impuissante, incapable. J’ai le sentiment que cela serait plus un frein qu’autre chose. Et de deux, parce que même si je ne l’ai pas testé directement, ce NaNo que j’ai fait dans mon coin m’a suffit. Je ne dis pas que cela est similaire, car ça n’a rien à voir avec une telle expérience, mais j’ai eu le droit au défi qui m’a permis de déplacer la grosse montagne qui se tenait depuis un moment sur mon chemin. Et aujourd’hui, cette intensité, cette pression n’est plus bénéfique dans mon écriture. Je trouve mon équilibre dans une autre approche et j’ai appris à me connaître suffisament pour savoir quand il faut se forcer et quand il faut se donner du temps.

    J’avance à mon rythme et je n’éprouve plus ce besoin de « coup de boost » pour terminer mon roman, car j’en suis au troisième jet et que c’est le bon moment pour privilégier la qualité au lieu de la quantité ! 😉

    (P.S : Je n’ai pas encore eu l’occasion de le dire, mais le nouveau look de ton blog est super !)

    • Chacun est libre de trouver sa propre voix Caroline, tu as raison. Après, c’est vrai qu’un nano seul et le vrai nano ne sont pas tout à fait pareils. En novembre, tu peux véritablement échanger avec d’autres nanoteurs. Cela peut paraître dérisoire mais le simple fait de pouvoir parler de son avancée, de ses obstacles et entendre ceux des autres peut galvaniser et amener à une autre approche sur son propre texte.
      Pour ce qui est de la pression, tu es seule à pouvoir gérer cela. Mais il ne faut pas non plus se prendre la tête si tu n’arrives pas aux 50k 🙂

  2. Je préfère répondre à cet article-ci parce que l’autre était vraiment caricatural : je vois bien le jeu que tu as voulu faire mais à mon avis c’était un peu trop provoc’ 😉
    Je suis d’accord pour dire que le Nano permet d’écrire plus et c’est donc une aide précieuse.
    Attends-toi donc bientôt une demande d’ami sur le site car je ne vais pas tarder à y actualiser mon profil… bonne écriture du tome 2 !
    Et bonne idée, ces goodies ! (À mon avis, c’est ça que tu devrais mettre en avant… )

    • J’ai voulu tenté l’expérience, je pensais que les lecteurs iraient jusqu’au bout de l’article précédent. Dommage (un peu déçu).
      Pour le nano, je crois qu’on se suit déjà en buddies 😉
      Concernant les goodies, je pense faire un autre article regroupant tous les outils utiles pour participer au nanowrimo. L’occasion de les mettre encore davantage en avant 😉

  3. C’est la première fois que je participe au Nano. J’ai déjà écrit deux romans (dont un est publié) et un recueil de nouvelles qui sortira en début de l’année prochaine. Mais les lecteurs réclament une suite à mon premier roman. J’ai décidé d’écrire un spin off car le roman n’est pas construit pour avoir une suite. Mais au bout d’une centaine de pages je me trouve complètement bloquée. J’ai découvert l’existence du NaNo et j’ai décidé de participer pour tenter de débloquer la situation.

    • Libre à toi d’écrire ou non une suite mais je ne sais pas si écrire une suite parce que les lecteurs en réclament une est une bonne idée. Si tu as de la matière pour une suite/spin off pourquoi pas…

      J’espère que le NaNo t’aide à surmonter ce blocage ou du moins à y voir plus clair, bon courage dans cette dernière ligne droite ! 🙂

  4. Bonsoir ! merci pour ces deux articles ! J’ai entendu parler du Nano seulement cette année (j’ai 19 ans) et j’étais vraiment emballée… Néanmoins je suis dans une année d’étude vraiment difficile et étant en contrôle continu, c’était déjà trop serré niveau emploi du temps… donc je me réserve pour l’année prochaine, ce qui me permet de me remettre doucement à écrire 😉

    Tes articles sont vraiment utiles pour voir les deux côtés du challenge et se faire une idée 🙂 Je t’en remercie encore une fois ! Bonne soirée !

    • Bonjour Nokomis et bonne année 🙂

      Content de voir que ces deux articles ont attisé ta soif d’écriture. C’est vrai que participer au nano ET faire des études prenantes est quelque chose de complexe. Il y a également les Camp Nano d’Avril et… Juillet si ma mémoire est bonne si ça te tente. Même si le « vrai » nano est bien en novembre.

      J’espère que tu pourras y participer cette année !

      À bientôt par ici ou ailleurs.

      Denis.

  5. Bonsoir,
    Première expérience pour moi, et ça y est, hier j’ai clairement pris un chemin de traverse.
    A force d’en baver, de pleurer des larmes de frustration, j’ai compris que mon histoire ne valait pas grand chose à part un ennui profond.
    Pourtant je compte poursuivre le challenge.
    Mazochiste? A l’évidence.
    J’ai trouvé un grand nombre de contre mais aussi de pour à la réalisation de ce challenge personnel.
    Alors pour ne rien regretter, et à l’image d’une épreuve connue pour être difficile, je vais tenter de gagner le poteau, ou du moins y rester le plus longtemps possible.
    Belle soirée 🙂

    • Bonjour Cathy,

      J’arrive après la bataille et quelques mois depuis ce commentaire mais j’espère de tout coeur que tu l’as relevé avec brio. Ne pas oublier : chaque mot en plus à nos histoires est une victoire en soi !

      Denis

  6. ahah, j’allais répondre au premier article, que je trouvais caricatural, mais ce deuxième a le genre de nuances que je préfère 😉

    En effet, le Nano peut marcher si on a un minimum préparé en amont le roman (avec quand même une certaine idée, même imparfaite, de où va l’histoire, les scènes majeures à écrire etc.) Et comme tu dis, il faut combattre l’éditeur intérieur et la solitude, qui mènent au découragement. Ah, le nombre de personnes qui ont pleins de chouettes idées de romans, mais ne les écrivent jamais, faute de motivation ou de circonstances matérielles adéquates !

    Mais c’est vrai que si on y va « à l’arrache », la quantité plus que la qualité est une mauvaise idée. J’en sais quelque chose : j’ai fait le nano deux fois. La première fois j’ai réussi à attendre les 50 000 mots, la deuxième non. Ce qui m’a fait me rendre compte que ce n’est pas la bonne méthode pour moi. Dans les deux cas j’écrivais trop vite, le scénario partait en cacahuète, faute de l’avoir réfléchi suffisamment.

    Bref, si je participe ce sera en tant que « rebelle » comme on dit dans le jargon. Je pense que je me fixerais un objectif de mots très bas (10 000), ce qui me permettra d’écrire moins, mais, je l’espère, mieux. Ou alors un objectif de temps passé chaque jour, raisonnable, comme une demi-heure par jour sauf le dimanche. Et en allant aux événements IRL! (enfin, si on est tou-tes vacciné-es d’ici Novembre…).

    • Bonjour Lou,

      Effectivement, le nano il faut y participer pour les bonnes raisons et avec du recul. Tout dépend de l’objectif derrière.
      Si les 50k te dérangent, il y a les CampNano d’Avril et de Juillet où là tu peux choisir le nombre de mots à atteindre sans être qualifiée de rebelle 😉

      Bon courage en tout cas ! 🙂

      Denis

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