NaNoWriMo 2017 : 6 bonnes raisons de ne PAS y participer !

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AVERTISSEMENT : lisez bien cet article jusqu’à sa conclusion, un lien vers un second billet (intimement lié) s’y trouve. Je vous recommande vivement sa lecture afin d’éviter tout malentendu. Bonne lecture.

L’automne est là et avec lui, le mois de novembre qui s’apprête à pointer le bout de son nez. Et qui dit novembre pour un auteur, dit NaNoWriMo.

Mais c’est quoi au juste ce NaNo truc ?

Derrière cet acronyme barbare se cache le National Novel Writing Month, le mois national d’écriture de roman. Ouais, on est d’accord ça sonne mieux en anglais.

Le principe est simple, écrire durant le mois de novembre … 50.000 mots, soit, selon le fondateur Chris Baty, un roman (court). Un exercice qui a vu le jour en 1999 et qui, depuis, a lieu chaque année et qui regroupe toujours plus d’adeptes à travers le monde. J’ai moi-même participé au NaNoWriMo à deux reprises (les éditions 2015 et 2016) et en ai tiré un bilan mitigé. On pourrait croire en effet à une méthode efficace pour avancer dans son texte et pouvoir ainsi par la suite publier ce livre tant désiré. Malheureusement, dans la pratique, c’est autre chose. Voilà pourquoi, dans cet article, je suis contre le NaNoWriMo.

 

nanowrimo

 

  1. Chris Baty, le fondateur en personne, vante son projet comme suit : « La quantité, pas la qualité. » Or, qui a ensuite envie de lire un torchon plein de fautes, d’incohérences ? Un auteur devrait rechercher la qualité et non la quantité. C’est un art, pas une course.
  2. En lisant à gauche, à droite sur le net, on a l’impression que beaucoup d’auteurs en herbe se réveillent à l’aube du mois de novembre pour soudain « écrire un roman ». Malheureusement, il ne suffit pas de le dire pour le faire… On ne devient pas auteur en le clamant.
  3. On évoque avec le NaNoWriMo la « désacralisation » de l’écriture. En se poussant à écrire encore et encore durant 30 jours, certains pensent pouvoir remettre en question l’art subtil de l’écriture et sa complexité.
  4. Le NaNoWriMo c’est un effet de mode, quelque chose de branché que « tout le monde » (sous-entendu le monde des apprentis auteurs) se doit de faire au moins une fois dans sa vie. Parce que c’est trop « cool », que ça « forge des amitiés ». Difficile de ne pas rire quand on entend ça…
  5. Se couper du monde pour écrire de manière intensive si vous êtes en couple, chez vos parents, en colloc, autant dire : mission impossible. Écrire régulièrement sur toute l’année permet de diluer les séances d’écriture et ainsi ne pas devenir un ermite asocial.
  6. Et après ? C’est bien beau de motiver tout ce beau monde à écrire pendant un mois, mais après ? Quid de la relecture, de la correction ? Et si le fameux roman n’est pas fini au bout de ces 30 jours ? Est-ce que les auteurs auront la motivation pour continuer ? Sans nouvelle deadline, sans compagnons d’écriture pour poursuivre « l’aventure » ?

Alors ? Toujours tenté ?

Personnellement, j’ai toujours eu du mal avec ces vagues « à la mode » qui emportent tout le monde sur leur passage. Un auteur a-t-il vraiment besoin de recevoir une injonction à écrire ? L’écriture ne se commande pas, l’écriture ne se maîtrise pas, elle est impétueuse et incontrôlable.

Si j’ai écrit cet article, c’est en partie en réponse au billet de Marièke Poulat du blog Mécanismes d’Histoires où elle défend ce concept.

 

J’espère sincèrement que le NaNoWriMo finira par disparaître,
car c’est le mal moderne de l’auteur.

 

Cet article vous a plu ? Vous a-t-il dissuadé de participer au NaNoWriMo ?

Est-ce que je vous ai choqué ? Vous ai-je donné envie de vous insurger ? Avez-vous eu envie de m’étriper à la lecture de ce billet ? Oui ? Je n’en espérais pas moins. Si ce texte vous a hérissé les poils, fait écarquiller les yeux, alors vous avez toute mon estime.

Je ne saurais trop vous conseiller la lecture de ce second billet… Et comme vous avez été sage, un petit cadeau vous attend au bout de votre lecture.

Sans rancune camarade.

 


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Denis Vergnaud

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14 commentaires

  1. Attention, lecteur-ice-s, SPOILER, lisez l’article AVANT ce commentaire.

    Non, aucune envie de m’insurger et encore moins de te taper (il ne manquerait plus que ça !), chaque opinion a droit à sa tribune. Et il faut quand même reconnaître que certaines choses soulignées dans l’article sont vraies… Sur « L’Après NaNo », notamment. Il va de soi que participer au NaNo, même en jouant les moines et en s’y donnant à fond durant tout novembre, ça ne suffit pas. Le travail de réécriture et de correction derrière est énorme…

    Mais en fait, ce que je voulais surtout te dire, c’est bravo pour ce bel exercice de style « de l’autre côté de la barrière » 😉

  2. Ha ha, merci de poser la question. J’ajouterais que cela dépend de sa façon d’écrire. le NaNoWriMo est une sorte de performance ! Je l’ai fait deux fois pour finir finalement par conclure que ce n’était pas vraiment pour moi. J’écris régulièrement et tout aussi bien sans ce genre de pression. Bonne continuation et emrci pour ce point de vue.

    • Totalement vrai Chris, le NaNo n’est pas fait pour tout le monde. À chacun de découvrir si ce genre de défi correspond à sa manière d’écrire et d’appréhender l’écriture.
      Je t’invite à lire l’article suivant (lien en fin d’article ci-dessus) qui passe de l’autre côté du miroir (si tu ne l’as pas déjà lu 🙂 ).

  3. Envie d’étriper l’auteur de l’article ? Pas vraiment.
    En revanche pour ce qui est des yeux écarquillés je plaide coupable, et quant aux poils hérissés disons que je ressemble à mon chat quand il tombe nez à nez avec le chien des voisins.
    Tout d’abord pour poser le contexte, ma formation n’est pas du tout orientée vers le littéraire mais je dévore les livres depuis mes plus jeunes années. J’ai tenté l’aventure du NaNoWriMo pour la première fois il y a près de 10 ans et même si ma participations ont été en dents de scie le challenge m’a bien aidé.
    J’admets que le concept même du NaNoWriMo n’est pas adapté à tout le monde, ce n’est pas le tout de se lancer le premier novembre dans l’écriture avec juste une idée en tête mais lorsque l’on sait où l’on va c’est un magnifique coup de pied au derrière pour se mettre à écrire. Le fait d’avoir une date buttoir ainsi qu’un objectif journalier peut aider certains amateurs comme moi à se focaliser un peu plus sur leur projet.
    Avec une préparation correcte j’en suis à ma seconde réussite consécutive et pour moi une fois que les 50000 mots sont posés il est plus facile de continuer le reste de l’année, même si il faut auparavant faire une grosse relecture voir ré-écriture de ce premier jet. ( ce que j’ai écrit l’année dernière pèse désormais tout de même 120k mots et le tome deux est le sujet du nano de cette année)

    • Bonjour JN

      Merci pour ton partage d’expérience. Je t’invite à lire l’article en lien à la fin de celui-ci, il devrait t’éclairer davantage sur ma position et sur le pourquoi de ce billet 😉

      Bonne écriture à toi !

  4. Je réagis tardivement, découvrant l’article que maintenant, presque 2 ans jour pour jour^^. J’ai vu ce terme dans un article sur scrivener, et je suis tombée sur votre article. Je rejoins complètement votre avis. D’ailleurs, il se passe la même chose dans le monde des dessinateurs, (étant aussi dessinatrice), l’inktober, un mouvement de masse populaire qui consiste à faire 1 dessin à l’encre par jour pendant un mois.
    Et bien je refuse totalement ce type de challenges populaires, ces effets de modes, qui tendent à superficialiser notre rapport à l’art, on le fait pour la sensation, ou pour avoir l’impression de faire partie d’une communauté.
    Mais finalement, cela devient une corvée, et essouffle l’esprit, au lieu de laisser le flux naturel de la créativité s’exprimer.
    On dit qu’il faut laisser le temps au temps, et laisser les choses mûrir, maturer, alors pourquoi devoir se précipiter au nom d’un challenge.
    Comme vous le dites si bien, on a pas besoin ni attendu un concours pour se lancer dans l’écriture, ou bien c’est qu’on est pas capable de se booster soi-même.
    Dans le contexte de l’inktober, je vois beaucoup d’artistes essayer de tenir le coup tout le long du mois, pour lentement soit abandonner, soit perdre leur énergie à vouloir remplir leur « devoir » de le faire jusqu’au bout…Quitte à faire des dessins à la va-vite sur la fin, histoire de gâcher encore plus son énergie…Et surtout du papier. A quoi cela sert-il d’écrire ou de dessiner de force, c’est un gâchis de temps et d’énergie.
    Et finalement quand l’inktober arrive, je ne suis jamais le mouvement. Je fais mon art de mon côté, et à ma façon j’évolue, je me souviens à une époque avoir fait pas mal de dessins à cette période, et avoir été contente de justement ne pas avoir pris part à l’inktober.
    J’ai canalisée ma créativité dans quelque chose que je décidais par moi-même et surtout en respectant mon propre rythme.
    L’art ne devrait pas être une compétition et encore moins une course de vitesse, car l’inspiration se doit d’être diluée de façon subtile pour s’ancrer profondément en nous. Chose que l’on pas le temps de faire quand on se précipite.
    Mais c’est connu, l’humain a besoin de sensations fortes, alors que moi je n’aspire qu’à écrire au calme, et en profitant du moment présent.
    Afin que l’art reste beau et une passion, et non pas un devoir ou un objet de sensation.
    Beaucoup de gens ont besoin de quelque chose pour les stimuler mais moi je suis détachée de ce besoin d’être en compétition, ou d’être la première dans un concours.
    Je n’en ressens pas le besoin, car j’estime que le plus important, c’est nous, comment on se sent en nous-même et par rapport à notre art. Ce n’est pas un prix ou un concours qui doit le déterminer, mais ce que l’on est.
    Je disais à un ami encore hier que je n’écrivais pas pour être en compétition mais pour contribuer telle que j’étais, d’exprimer ma voix, mais de façon tranquille.
    Je ne cherche pas des tonnes de lecteurs à tout prix, mais simplement des gens qui seront réceptifs à mes écrits ou dessins, et ceux qui n’y sont pas réceptifs, ce n’est pas grave du tout.
    Le bonheur et la confiance s’acquiert en nous-même et non pas les prix, ou le nombre de fans ou followers (même si je comprends que cela soit appréciable, mais cela ne doit pas déterminer pour nous, à notre place, notre lien à notre art).
    Combien de gens perdent la face ou se sentent déprimés, démotivés, et se sous-estiment parce qu’ils ne réussissent pas un concours pour PROUVER qu’ils sont fort dans ce qu’ils font, alors que quand on est bien avec soi-même…on a pas besoin de le prouver à qui que ce soit.
    Donc c’est agréable de voir que je ne suis pas la seule à refuser ces élans de masse, qui superficialisent l’art, alors que l’art, c’est vraiment l’expression du temps dans la matière….Le fait de laisser se dévelloper des idées, les laisser murir en nous.
    Je doute fort qu’on puisse faire quelque chose de vraiment abouti ou profond en écrivant de façon précipitée. Alors il y a des gens qui arrivent à écrire vite s’ils sont inspirés, cela m’arrive d’ailleurs, mais cela n’a rien à voir avec de la précipitation forcenée pour un concours, non là c’est un élan authentique de mon âme qui me guide. Ce qui est différent.
    Bref, pour conclure, c’est bien de voir que certains ne suivent pas la masse ou l’élan collectif, et savent faire la part des choses entre le superficiel et l’authenticité. Or un concours nous demande de créer en fonction de critères qui ne nous correspondent pas toujours, mais nombres de gens sont portés par cet élan, et ne s’aperçoivent pas qu’ils compromettent leur art, juste pour un prix.
    Moi je n’ai pas besoin de prix, pour apprécier ce que j’écris. Mon prix, c’est le bonheur que j’ai à créer en fonction de moi.

    • Je rajoute à mon précédent commentaire que je vois en votre article une belle coincidence, car j’avais écrit un texte pour débattre de l’inktober, et je l’avais appelé « les raisons pour lesquelles il ne faut PAS faire l’inktober » ou quelque chose comme ça. Bon malheureusement beaucoup de gens pensent qu’il faut forcément prouver sa valeur dans un concours ou en se mesurant aux autres. Je préfère sincèrement être tranquillement dans mon coin à écrire, dans la douceur de vivre.
      J’ai moi-même finalisé un livre de 167 pages, mais j’ai mis de janvier à juillet pour le finir, j’ai pris mon temps 😀

    • Bonjour Lisabëth,

      Merci pour ce beau texte et cette prise de position aussi honorable qu’intéressante !

      Denis

  5. Je trouve qu’il y a un peu de condescendance dans vos  » 6 raisons » Surtout au numéro 1. Il s’agit bien d’un marathon d’écriture ( c’est comme ça que mon quotidien en parle ) et donc d’un exploit individuel où il s’agit d’écrire avant d’être lu. Ça vous paraît paradoxal. A moi aussi et pourtant j’ai écrit pendant des années sans partager avec qui que ce soit. Sinon peut-être avec un pelé et deux ou trois tondus. Par manque de confiance en moi mais surtout par paresse. Après ma retraite, j’ai participé pendant quelques années à un atelier d’écriture. Où, à ma grande surprise, j’ai compris que l’émulation pouvait m’aider à dépasser mes freins. Je suis plutôt du genre « ourse dans sa tannière ». J’ai alors commis un modeste roman de 170 pages ( sorti à compte d’éditeur) Le plus difficile fut la maitrise du traitement de texte demandé par l’éditeur et la promotion. L’écriture fut un plaisir et un voyage

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